La situation sécuritaire dans la sous-région ouest-africaine, déjà fragile, semble connaître une nouvelle tournure préoccupante. Des informations alarmantes circulent selon lesquelles des groupes terroristes récupèrent du matériel militaire à la suite d’attaques ciblées contre des postes de sécurité au Bénin, avant de s’en servir pour frapper plus durement le Burkina Faso.
Ce qui pourrait apparaître à première vue comme une simple série de revers militaires du Bénin semble en réalité être perçu par certains observateurs comme une forme indirecte – et potentiellement complice – de livraison d’armes aux groupes armés terroristes. Les attaques répétées dans la zone frontalière béninoise, où les terroristes récupèrent véhicules, munitions et équipements, finissent par renforcer leurs capacités opérationnelles. Une fois mieux armés, ces groupes franchissent la frontière pour semer la mort et le chaos au Burkina Faso, notamment dans les zones déjà fragilisées.


Le Burkina Faso, engagé dans une lutte acharnée pour sa survie, voit donc une partie de ses ennemis renforcés non pas par des réseaux de contrebande internationaux classiques, mais par des erreurs stratégiques – voire des négligences – de pays voisins comme le Bénin. Si les faits sont avérés, cela constituerait une menace grave pour la coopération sécuritaire régionale.

La question qui se pose alors est la suivante : le Bénin est-il conscient de cette chaîne de conséquences tragiques ? Peut-il réellement ignorer que chaque poste attaqué et pillé devient une base logistique pour les ennemis de la paix au Burkina Faso ? Et dans ce cas, où se situe la responsabilité politique ?
Il est temps que ce pays voisin et l’ensemble de ses partenaires de sécurité de prendre la pleine mesure de cette dynamique inquiétante. L’inaction ou la passivité face à cette forme de « suicide » pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la stabilité de tous les pays voisins y compris le Burkina Faso.